Sherlock Holmes

Détective consultant
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Ses enquêtes racontées par Watson

 

7.13 Ses enquêtes, racontées par Watson


Pas évident d’être le biographe attitré de Holmes. Watson essayera maintes critiques sur sa manière d’écrire.

 

Même si Watson se plaint de l'indifférence de Holmes envers ses écrits, en vérité le détective s'y intéresse les qualifiant de "superficiels" (BLAN) et accusant Watson d'embellir la réalité et de leur donner une note romantique. Il dit au docteur qu'il ne peut pas le féliciter pour ses récits.

 

"Vos historiettes ont un effet totalement artificiel puisque vous gardez pour vous quelques facteurs qui ne sont jamais communiqués au lecteur". (CROO )

 

"La détection est, ou devrait être, une science exacte ; elle devrait donc être constamment traitée avec froideur et sans émotion", dit-il (SIGN), accusant Watson de sacrifier au goût du public plutôt que de se confiner dans les faits et les chiffres. (BLAN ).

 

"Il est possible que vous ayez fait fausse route en essayant de mettre de la couleur et de la vie dans tous vos récits au lieu de vous borner à rendre compte de la marche austère du raisonnement de la cause à l'effet ce qui est, après tout, le plus remarquable dans ces affaires." (COPP )

 

Holmes reprochera même à son biographe ses mauvaises habitudes de raconter les histoires en commençant par la fin (THOR ). Pas facile, je vous le disais.

 

"Vous avez la détestable habitude de considérer toute chose du point de vue du conteur et non du point de vue du chercheur scientifique. Ainsi, vous avez détruit ce qui aurait pu être une suite instructive et même classique de démonstrations. Vous négligez la finesse et la délicatesse de mes déductions pour insister sur des détails dont le caractère sensationnel excite peut-être la curiosité du lecteur mais ne l'éduque sûrement pas !" (ABBE )

 

"De ce qui aurait pu être un cycle de conférences, vous avez fait une série de contes..." (COPP )

 

 "Mes erreurs, aussi, ajoute-t-il, sont beaucoup plus fréquentes que ne le croiraient vos lecteurs". (SILV )

 

Il se plaint aussi que Watson ait vanté à l'excès ses méthodes scientifiques (SUSS). Holmes savait rester modeste et accepter ses erreurs.

 

Alors, puisque l’on est jamais aussi bien servi que par soi-même, pourquoi n'écrit-il pas lui-même ses mémoires ? Watson le lui demandera (ABBE) et il finira par prendre la plume (BLAN, LION). Ce ne fut pas aussi facile qu’il le croyait.

 

"En choisissant quelques affaires typiques qui illustrent les remarquables qualités mentales de mon ami Sherlock Holmes, écrit Watson, j'ai autant que possible accordé la préséance à celles qui, moins sensationnelles peut-être, offraient à ses talents le meilleur champ de manoeuvres." (CARD)

 

En dépit de son goût à dédaigner la notoriété (SIXN), il acquiert une renommée considérable grâce aux écrits de Watson. Renommée qui rejaillit également sur Watson.

 

Un chroniqueur, admet Holmes, est toujours utile. Il invite donc Watson à l'accompagner dans ses investigations dans le but de trouver de la matière pour ses futurs récits.

 

Aucun n'est d'ailleurs écrit sans l'accord de Holmes (VEIL) et il va même jusqu'à suggérer certains cas dont il aimerait voir le récit rendu public (CREE, DEVI).

 

Cependant, Holmes interdit la publication de toutes ses affaires, à l'exception de celle du chien des Baskerville, de son retour en 1894 jusqu'à 1903, juste avant qu'il ne se retire de la scène. Et même après cette date, il n'est pas très disposé de les voir publiés (DEVI, SECO). Tant qu'il exerce, la publicité faite autour de ses succès revêt pour lui une valeur pratique.

 

Mais dès qu'il se retire définitivement et qu'il se consacre à la science et à l'apiculture, il prend sa renommée en grippe et il somme Watson de ne pas contrarier son désir de silence (SECO).

 

Entre 1887 et 1904, pas plus de quarante de ses affaires sont publiées, couvrant une période de dix-sept ans.

 

Au cours des vingt années séparant 1908 et 1927, à peine vingt cas sont relatés dont seize de la main de Watson.