Vassili Borissovitch Livanov (en russe : Васи́лий Бори́сович Лива́нов), né le 19 juillet 1935, est un acteur et scénariste de films
soviétiques et russes.
Il est notamment connu à l'international pour ses incarnations du personnage Sherlock Holmes dans une série de téléfilms soviétiques réalisés de 1979 à 1986 par
Igor Maslennikov.
Filmée et diffusée en Russie au début des années 80 (de 1979 à 1986 pour être précise), cette série d'adaptations télévisées est injustement méconnue, bien que de
nombreux "holmesiens" s'accordent à dire qu'il s'agit de la version la plus fidèle aux récits originaux.
Ces éloges sont dus à la qualité des scénarios, qui reprennent fidèlement la trame des principaux romans et nouvelles tout en y mêlant harmonieusement des scènes
issues d'autres enquêtes, mais aussi et surtout aux deux acteurs des rôles-titres qui incarnent quasi-parfaitement les personnages créés par Conan Doyle.
Dans le rôle de Sherlock Holmes, Vasily Livanov est déclaré "impressionnant" car il restitue à merveille l'intelligence hors normes et la distinction
naturelle du détective, mais également son côté plus humain, drôle, chaleureux... et faillible (cf l'épisode The Master Blackmailer).
Bon, je reste un inconditionnel de Cumberbatch et Brett (j'ai moins aimé Downey dans le second film), mais Livanov est bon pour le peu que j'ai pu apprendre de lui.
Les holmésiens sont assez d'accord entre eux pour reconnaître les mérites de la version russe.
A ses côtés, Vitaly Solomin incarne un Docteur Watson correct, pas un imbécile ou un nigaud. Il est très proche de Holmes et d'une loyauté indéfectible, il est
calme et posé mais toujours prêt à partir à l'aventure !
Il ne tombe pas immédiatement en admiration béate devant Holmes : il est même très méfiant au début en ce qui concerne les activités douteuses de son futur
colocataire, il mène sa petite enquête avant d'accepter d'emménager avec lui... Il ne possède évidemment pas les capacités de déduction de son ami et il lui arrivera quelques mésaventures.
Les personnages secondaires sont également bien développés : Mrs Hudson est présente dans chaque épisode et bien qu'elle n'ait que quelques répliques, ses
interventions valent le détour.
Les policiers Lestrade et Gregson apparaissent aussi, de même que Mycroft et bien sûr Moriarty et Irène Adler dans l'avant dernier téléfilm.
Les épisodes :
Sherlock Holmes and Dr. Watson (1979)
* 1st episode: "Acquaintance" (based on A Study in Scarlet and The Adventure of the Speckled Band).
* 2nd episode: "Bloody Inscription" (based on A Study in Scarlet, with a scene from The Sign of the Four at the beginning).
The Adventures of Sherlock Holmes and Dr. Watson (1980)
* 1st episode: "The Master-Blackmailer" (based on The Adventure of Charles Augustus Milverton)
* 2nd episode: "Deadly Fight" (based on The Adventure of the Final Problem)
* 3rd episode: "Hunt for the Tiger" (based on The Adventure of the Empty House)
The Adventures of Sherlock Holmes and Dr. Watson: The Hound of the Baskervilles (1981)
The Adventures of Sherlock Holmes and Dr. Watson: The Treasures of Agra. (1983)
(Two episodes based on The Sign of the Four and A Scandal in Bohemia.)
The Adventures of Sherlock Holmes and Dr. Watson: The Twentieth Century Approaches. (1986)
(Two episodes based on The Adventure of the Engineer's Thumb, The Adventure of the Second Stain, His Last Bow and The Adventure of the Bruce-Partington
Plans.)
Au niveau de la forme, la série a plutôt bien vieilli : la réalisation est certes assez académique, mais les décors sont sympathiques, notamment l'intérieur de 221B, Baker Street et les scènes
d'extérieur tournées sur fond de beaux paysages russes
Le générique change à chaque épisode, et la musique correspond bien aux ambiances et sait se faire discrète.
Et, détail qui a son importance, la langue russe est très agréable à écouter, même si ça fait bizarre au début puisque tout est censé se passer en
Angleterre.
Seules traces de la censure soviétique, ces adaptations évitent soigneusement toute mention de drogue en général et de cocaïne en particulier, et Watson revient non
pas d'Afghanistan (zone déjà légèrement sensible à l'époque) mais d'un vague "front de l'Est".