SAISON 1 - Les Aventures de Sherlock Holmes : The Adventures of Sherlock Holmes

Sources : le site de Jeremy Brett

 

 

 

 

 

Les Aventures de Sherlock Holmes : 1re série – DVD saison 1

 

 

 


  1 (1- 1) : Un Scandale en Bohême (A Scandal in Bohemia)
  2 (1- 2) : Les Hommes dansants (The Dancing Men)
  3 (1- 3) : Le Traité naval (The Naval Treaty)
  4 (1- 4) : La Jolie cycliste (The Solitary Cyclist) 
  5 (1- 5) : Le Bossu (The Crooked Man)
  6 (1- 6) : Le Ruban moucheté (The Speckled Band)
  7 (1- 7) : L'Escarboucle bleue (The Blue Carbuncle)

 

 

 

Les Aventures de Sherlock Holmes : 2ème série – DVD saison 1 (suite)

 

 

 

 


  8 (1- 8) : Les Hêtres Rouges (The Copper Beeches)
  9 (1- 9) : L'Interprète (The Greek Interpreter)
 10 (1-10) : Le Promoteur (The Norwood Builder)
 11 (1-11) : Malade à domicile (The Resident Patient)
 12 (1-12) : Les Têtes rouges (The Red-Headed League)
 13 (1-13) : Le Dernier Problème (The Final Problem)

 

 

 

 

La première saison a établi le succès immédiat de la série. Dès sa diffusion en 1984, public et presse étaient unanimes à exprimer leurs louanges. Le Sunday Times écrivit : "Jeremy Brett et David Burke sont les meilleurs interprêtres d'Holmes et de Watson de tous les temps."

 

La série a su renouveler les productions précédentes consacrées aux héros de Conan Doyle. Ce ton original spécifique des productions Granada, reste présent au fil des saisons.

 

Originalité mais fidélité. Les scénarios très proches des histoires originales - sauf rares compromis nécessaires - ravissent les holmésiens qui retrouvent des pages entières de dialogues mot pour mot.

 

Le respect de l'œuvre a toujours été la préoccupation permanente de Jeremy.

Ses postures et ses attitudes semblent reproduire directement les illustrations de Sidney Paget (Traité Naval, La Ligue des Rouquins).

 

Un soin extrême est apporté à la reconstitution des décors et des costumes, à la fois raffinés et fidèles aux goûts et aux critères sociaux de l'époque. Ce souci de perfection s'observe dans les moindres détails : même les titres des journaux concordent aux évènements de l'époque.

 

Cette production a aussi évité certains stéréotypes holmésiens. Le célébrissime "Élémentaire mon cher Watson !" n'est jamais prononcé dans la version originale. Cette phrase pourtant immédiatement associée à Holmes, n'existe pas dans le Canon.

 

La série ne montre jamais non plus, le cliché de la panoplie du détective : houppelande à carreaux, casquette de chasse et pipe calebasse en toutes circonstances.

 

Dans cette saison, Sherlock Holmes n'est pas seulement un "armchair detective" assis à résoudre ses enquêtes par observation et déduction.

 

Il est aussi très actif. L'action est toujours enlevée. Les héros sont vifs et dynamiques. Ils courent, montent à cheval, font de la bicyclette, grimpent, escaladent, se battent (Le Traité naval, Le Cycliste solitaire, Les Hêtres Rouges)...

 

Ce qui renouvelle complètement le genre. Il règne une ambiance bohème et une camaraderie potache bien sympathiques entre Holmes et Watson.

 

Une touche d'humour et de second degré reste présente dans les histoires même les plus sombres (La Ligue des rouquins, Les Hêtres Rouges) et fait la force de la série.

 

Les dialogues entre Holmes et Watson sont vifs et percutants, parfois teintés d'humour noir. Ils échangent traits d'esprit et critiques.

 

Holmes avec ses réparties incisives ou caustiques fait réagir Watson au quart de tour. Mais on ressent leur profonde amitié et leur amicale stimulation.

 

Leurs taquineries font rire et apportent un souffle d'air frais dans l'atmosphère tendue de l'intrigue.

 

Les épisodes nous plongent en effet dans un vrai suspens.

 

Les enquêtes du détective se heurtent à des faits inexplicables et inquiétants (Les Hommes dansants, Le Ruban moucheté).

 

Violence et mystère créent une ambiance sombre et angoissante. Les mises en scène et les scénarios sont remarquables.

 

L'éclairage particulier donne une image aux tonalités chaudes et contrastées, aux jeux d'ombres et de lumières.

 

Grâce à l'utilisation de bougies, de lampes à pétrole et de feux de cheminée, les éclairagistes recréent une ambiance intimiste et feutrée, qui met les visages en valeur (Un Scandale en Bohême).

 

Tout au long de la première saison, on peut remarquer l'angle original des prises de vues, en particulier les jeux de miroirs ou de réflexion, les personnages vus au travers de fenêtres, les gros plans sur les visages ou les regards.

 

L'action et le suspens ainsi générés demeurent dignes des séries contemporaines.

 

 

 

Notes : pour les résumés et le début de l'article, j'ai fait mon grand paresseux et j'ai été copier comme un cochon sur le site de Jeremy Brett. Je sais, ça ne se fait pas, mais si je dois tout taper, je n'aurai jamais fini.

 

L'idée de mettre une petite image devant "mon avis" est encore une idée de ma femme. J'ai dû faire des couper-coller pour les insérer en "texte avec une image". C'est plus joli, je suis d'accord, mais quel travail !

 

Merci aussi à une personne que je nommerai amicalement un "pirate informatique" pour certaines photos de Holmes/Brett... Lorsque l'on possède les programmes adéquats, il est plus facile d'obtenir des photos. Je salue aussi son travail parce que tout récupérer et tout découper, cela prend du temps. Holmes nous rendra fou.

 

Ce gentil pirate m'a assuré qu'il n'entrait pas dans les sites protégés, qu'il était nul en informatique (mon oeil) mais qu'il avait des amis qui étaient doués pour lui...

Non je donnerai pas son pseudo !

 

 

 

Série 1 - 1984

(1- 1) Un Scandale en Bohême : A Scandal in Bohemia


Note introductive : Déjà dans le canon, elle était dans mes histoires préférées parce que Holmes me faisait l’effet d’un homme victime des sentiments amoureux pour la belle Irène. Du moins, dans les premières lignes.

 

Ensuite, notre ami Watson m’avait fait vite déchanter en nous écrivant noir sur blanc que Holmes n’avait pas ressenti de sentiments voisin de l’amour, car amoureux, Holmes n’aurait plus été le même. Pourtant, j’aime à penser qu’il a dû ressentir quelque chose pour la belle cantatrice, sinon, pourquoi se contenter de son portrait ?


Les objecteurs de conscience (et fan de slash) me diront que s’il l’a fait, c’était pour ne pas oublier qu’elle lui avait damné le pion.


Mouais... cela reste à prouver. En tout cas, Brett nous joue un Holmes qui d’après mon analyse, ne serait pas resté insensible aux charmes de la dame...

 

En tout cas, cet épisode-ci sera plus détaillé que les suivants. Normal, il est mon préféré.

 

L’histoire :

 

Une mystérieuse lettre arrivée au 221b, annonce la visite imminente d’un client. Sherlock Holmes reconnaît le roi de Bohème qui est venu sous un faux nom. Il lui demande d'écarter le scandale qui naîtrait, au moment de ses fiançailles avec une princesse, si révélation était faite de la liaison qu'il eut jadis avec la cantatrice Irène Adler. Le détective a trois jours jusqu'à la publication des bans, pour récupérer une photographie compromettante. Déguisé en palefrenier, il s’infiltre dans les lieux et, pour la première fois, ne reste pas insensible au charme féminin. S'étant fait recevoir, cette fois grimé en clergyman, il amène Irène Adler par une ruse, à révéler la cachette secrète de la photo. S'étant rendue compte qu'elle s'est trahie, elle part à l'étranger avec la photo. Cependant elle n'est plus dangereuse car elle aime un autre homme et vient de l'épouser. Holmes connaît l'un de ses rares échecs et ses plans furent déjoués par une femme. Il gardera un souvenir, mêlé d'admiration et de vénération de la belle aventurière. Pour Sherlock Holmes elle est et restera La Femme.

 

 

La belle Irène Adler
La belle Irène Adler

Le 24 avril 1984, l'épisode pilote de la série Granada fait découvrir le nouveau Sherlock Holmes aux téléspectateurs anglais. Le réalisateur Paul Annett a utilisé un stratagème de mise en scène pour entretenir le suspense.

 

De retour au 221b, Watson appréhende l'état dans lequel il va trouver son ami et attise notre curiosité. L'attente se poursuit, tandis qu'il sermonne Holmes sur les dangers de la drogue et que nous ne voyons que l'arrière de la tête du détective. Annett se donne du temps. Il sait que nous brûlons d'impatience de découvrir son expression. D'un lent mouvement, le visage superbement ciselé de Jeremy se retourne face à la caméra. Pendant plusieurs minutes l'image reste fixée sur ses traits énigmatiques. Quel choc pour le téléspectateur !

 

Quel personnage magnétique et fascinant, véritable dessin vivant de Sidney Paget !

 

Sa voix s'élève enfin et nous captive par le magnifique monologue : "Mon esprit refuse la stagnation ; donnez-moi des problèmes, du travail ! Donnez-moi le cryptogramme le plus abstrait ou l’analyse la plus complexe, et me voilà dans l’atmosphère qui me convient. Alors je puis me passer de stimulants artificiels. Mais je déteste trop la morne routine et l’existence ! Il me faut une exaltation mentale : c’est d’ailleurs pourquoi j’ai choisi cette singulière profession ; ou plutôt, pourquoi je l’ai créée, puisque je suis le seul au monde de mon espèce."

La seringue que Watson découvre
La seringue que Watson découvre

 

Le « Scandale » présente les deux femmes les plus importantes dans la vie de Sherlock Holmes : Irène Adler et Mrs Hudson.

 

La très belle actrice américaine Gayle Hunnicutt interprète la chanteuse d'opéra, née au New Jersey et aventurière qui réussit à tenir Holmes en échec, pour l'une des rares fois de sa carrière. En effet, qui pourrait résister au charme de la magnifique Gayle Hunnicutt ? Pas même Holmes. L'actrice portait un parfum Bluebell qui, avoua un jour Jeremy, avait beaucoup perturbé Holmes ... Merveilleux, non ?

 

Elle apparaît féministe avant la lettre, préfigurant le type de la garçonne. C'est une aventurière non-conformiste, dirigeant sa vie et avouant par exemple à Holmes avoir "profité de la liberté d’allure que le costume masculin autorise".

 

Mrs Hudson, jouée par Rosalie Williams, est la logeuse de Sherlock Holmes, la seule femme qui le fréquente aussi intimement et le connaît aussi bien. L'actrice parle de son rôle : "Je la vois comme quelqu'un de très ferme, mais aussi très compréhensive, une présence presque maternelle. "

 

Dans l'imagination des lecteurs, Mrs Hudson tient une place importante. Pourtant elle n'a pas plus de 20 lignes de texte dans tout le Canon. Ce qui est bien peu pour construire un personnage. Mais Rosalie Williams y parvient merveilleusement et fait une composition très attachante. Avec le plaisir de jouer ce personnage, s'ajoutait celui de retrouver Jeremy, avec qui elle avait travaillé quand il débutait sa carrière au Manchester's Library Theatre.

 

Si Holmes n'est pas attiré par la belle Irène... Hum
Si Holmes n'est pas attiré par la belle Irène... Hum

"LA FEMME"

 

Pour l’unique fois de son existence, Holmes s’allonge sur le lit d’une femme... "Lentement, avec une grande solennité, il fut transporté à l’intérieur de Briony Lodge et déposé dans la pièce principale. Je [Watson] pouvais apercevoir Holmes étendu sur le lit. J’ignore s’il était à cet instant, lui, bourrelé de remords, mais je sais bien que moi, je ne m’étais jamais senti aussi honteux que quand je vis quelle splendide créature était la femme contre laquelle nous conspirions, et quand j’assistai aux soins pleins de grâce et de bonté qu’elle prodiguait au blessé."

 

Pour Sherlock Holmes elle est LA FEMME. Holmes éprouverait-il à l’égard d’Irène Adler un sentiment voisin de l’amour ? Absolument pas ! nous dit Watson, qui ajoute qu'elle laissa néanmoins "un souvenir douteux et discuté.» Pour le moins ambigu... Effectivement, son esprit froid, répugne à toute émotion et à celle de l’amour en particulier. Il en parle d'ailleurs avec raillerie ou s'en moque avec un petit rire ironique. Mais il craint surtout d'éprouver le moindre sentiment qui risquerait de mettre en péril ses facultés intellectuelles. Cœur et raison n'ont jamais fait bon ménage.

 

En tant que logicien, l’irruption d’une passion introduirait un élément de désordre. Il s’épargnait donc les émotions fortes, et s’en tient toujours à l’écart. En tant que professionnel, Holmes a trouvé en Irène Adler, quelqu'un à sa mesure. Elle a déjoué ses plans par sa vivacité d'esprit et son intelligence, et lui inflige l'un de ses rares échecs. Elle est la seule femme qui se montra plus maligne que lui. Il lui reconnaît ainsi des ses qualités supérieures à la moyenne. Il est impressionné et admiratif, sans être jaloux. Il la respecte et l'estime. Probablement parce qu'elle son égal féminin. Holmes avait l’habitude d’ironiser sur la rouerie féminine, depuis ce jour il évite de le faire.

 

 

En tant qu'homme, on peut supposer que pour une fois, son cœur ait parlé et que Holmes ait ressenti une véritable émotion, très vite réfrénée. Elle est la seule femme dans tout le Canon pour laquelle Holmes exprime un élan physique. Pour toute récompense dans cette affaire, le détective ne demande que la photo représentant Irène Adler, c'est à dire un objet privé et intime. Holmes conserve précieusement ce trésor, comme une relique vénérée, dans son tiroir fermé à clé. Et quand il parle d’Irène Adler ou qu'il fait allusion à son portrait, c’est toujours sous le titre de 'La Femme'. Elle est l'archétype féminin, idéalisée et inaccessible. Michael Cox voit dans cette histoire une relation ambivalente de sexualité refoulée.

 

On peut imaginer que Sherlock Holmes lui voue un amour platonique.


Holmes mélancolique à la fin de l'épisode
Holmes mélancolique à la fin de l'épisode

Mon avis : Quel épisode ! Je ne me lasse pas de le regarder... Dommage que le producteur ne nous ne montre pas plus. Ok, s'il l'avait fait, ce ne serait plus Sherlock Holmes...

Heureusement qu'il nous reste les fanfiqueuses.

 

(1- 2) Les Hommes Dansants : The Dancing Men

 

L'histoire :

 

M. Hilton Cubitt montre à Sherlock Holmes une série de pictogrammes représentant des petits hommes dansants, trouvés dessinés à la craie en différents endroits de sa propriété du Norfolk. Elsie, sa jeune épouse américaine, lui a demandé de ne jamais l'interroger sur son passé et semble en savoir davantage sur ce code énigmatique. Hilton Cubitt est persuadé que ces dessins qui terrorisent Elsie, signifient un grave danger et le mutisme obstiné de son épouse le conforte dans cette idée. Holmes parvient à déchiffrer cette écriture secrète, et alarmé, se rend chez les Cubitt. Trop tard, il n'a pu empêcher le drame. Cubitt a été tué et sa femme, grièvement blessée à tenter de se suicider. Mais il remarque qu'une troisième balle a été tirée. Quel lien existe entre ces pictogrammes et l’étrange serment qu’Elsie a exigé avant son mariage ? Holmes envoie une lettre écrite dans le code des hommes dansants et attend le visiteur qui doit lui répondre ...

 

Ce qu'il faut savoir :

 

L'amitié dans la vie entre Jeremy et David Burke se ressent à l'écran dans la relation complice entre Holmes et Watson. Dans cet épisode, leur connivence permet des échanges pleins d'humour. Tous deux sont à l'origine de la scène où Watson consulte en cachette la monographie de Holmes et celle où Sherlock Holmes lui laisse la prérogative d'expliquer à sa place, le secret du décodage des hommes dansants.

 

Leur scène d'ouverture est aussi très amusante. Holmes se livre à une brillante démonstration de déduction et de raisonnement, qui semble être de la « divination » aux yeux de Watson. Le détective argumente méthodiquement le manque d’intérêt d’un investissement financier que Watson ne fera pas...

 

Puis il explique à son ami interloqué, comment s'obtient cet effet spectaculaire en rétablissant les chaînons manquants. Le docteur crie à la devinette facile, ce à quoi Holmes répond avec agacement, qu'un problème une fois expliqué paraît toujours simple !

 

 

Mon avis : un excellent épisode ! Les petites réparties en début d'épisode,entre Holmes et Watson sont extra. Je ne vous parle même pas du "paf" que Holmes prononce lorsqu'il lève le papier devant son nez...

 

(1-3) Le traité naval : The Naval Treaty

 

L'histoire :

Alors qu’il se livre à une expérience chimique pour résoudre une affaire de meurtre, Holmes reçoit la visite de Watson. Un évènement tragique vient de briser la vie de son ancien camarade Percy Phelps, fonctionnaire au ministère des Affaires Etrangères. Alors qu'il ne s'était absenté qu'un bref moment de son bureau, on lui a subtilisé un document diplomatique ultra secret, un traité naval conclu entre l’Angleterre et l’Italie, dont il faisait la copie. Son honneur bafoué et sa carrière gravement compromise, Phelps en est tombé malade. Il est alité depuis 9 semaines à la campagne sous la garde de sa fiancée Annie et du frère de celle-ci qui lui a d'ailleurs cédé sa chambre. Sherlock Holmes accepte de se rentre au chevet du malade. Il doit  récupérer le traité avant qu’il ne quitte le pays, ce qui mettrait en péril  l'équilibre des forces européennes. Comme Percy Phelps va mieux et dort seul, il est victime d'une effraction dans sa chambre. Par prudence, Holmes l'éloigne à Londres avec Watson et reste à veiller toute la nuit. Malgré la longue attente et le danger, le détective aura résolu le mystère...

 

Ce qu'il faut savoir :

 

Le Traité naval est célèbre pour le monologue de la rose de Holmes. "What a lovely thing a rose is ! "

 

Le détective s’approche de la fenêtre et plongé dans une rêverie, s'extasie sur la beauté d'une rose écarlate qu’il tient entre ses doigts : "Quelle jolie rose ! ... Le raisonnement déductif n’est jamais aussi nécessaire qu’en matière de religion. Il peut avoir, bien conduit, toute la rigueur des sciences exactes. Les fleurs sont la meilleure preuve que nous ayons de la bonté divine. Tout le reste, la force qui est en nous aussi bien que la nourriture que nous mangeons, est indispensable à notre existence même. Mais cette rose, c’est du luxe ! Son parfum et sa couleur, nous pourrions nous passer d’eux. Ils ne sont que pour embellir notre vie. Tout le superflu nous est donné par gentillesse et, je le répète, les fleurs nous sont une bonne raison d’espérer."

 

Jeremy aimait ce discours et tenait absolument à jouer cette scène qui montrait un Holmes poète, ému et sensible à la beauté de la nature.

 

Une facette insoupçonnée de son caractère à dévoiler - devant un Watson médusé et presque inquiet, et le couple stupéfait et désappointé. L'acteur s'identifiait particulièrement dans ces moments là, où Conan Doyle permettait à Holmes de méditer sur le sens de la vie.

 

 

Mon avis : si on n'a jamais lu le canon, on est loin de s'attendre à pareil dénouement.

A voir pour le fameux monologue de la rose, pour découvrir Holmes/Brett en costumme de lin (ma femme en est folle), Holmes se cachant dans l'écurie et à la fin, sa petite blague.

 

 

(1-4) Le cycliste solitaire : The Solitary Cyclist

 

L'histoire :

Miss Violet Smith fait irruption au 221b Baker Street pour demander de l'aide à Sherlock Holmes, sur le point de réaliser une expérience chimique délicate. Sa vie a été bouleversée depuis que deux amis de son oncle Ralph, Carruthers et Woodley, lui ont appris qu’elle était son unique héritière, mais que malheureusement il était mort dans la misère en Afrique du Sud. En guise de compensation, Robert Carruthers lui propose de l’héberger et devenir professeur de piano de sa fille, à Chiltren Grange, pour un généreux salaire.
Chaque week-end, rentrant à bicyclette chez elle, Miss violet a remarqué, sur une portion de route déserte, un cycliste à barbe noire qui la suit à distance depuis quelques temps et qui déjoue ses tentatives de le voir de plus près.  Holmes envoie Watson surveiller la route et les agissements du mystérieux individu. Insatisfait des renseignements de son ami, le détective se rend sur les lieux, se bagarre avec Woodley et apprend l'existence d'un ancien pasteur, Wiliamson. Entre temps, la jeune femme doit faire face à la demande en mariage de Woodley qui réagit très violemment devant son refus. Bientôt, Carruthers lui demande sa main à son tour. De retour sur la route, Watson et Holmes voient passer un cabriolet vide et comprennent qu'un enlèvement a eu lieu. Quel projet manigance l’infâme Woodley? Quel rôle joue exactement Carruthers?

 

Ce qu'il faut savoir :

 

Dans la scène où Holmes examine les mains de Violet Smith, Jeremy a voulu montrer que le détective cachait sa sensibilité, derrière le masque du professionnel qui en déduit qu'elle est pianiste. On ressent son trouble dans ce contact délicat, presque caressant et sensuel de la main de la jeune fille et de l'effleurement de son visage.

           

Tout au long de la série, Jeremy cherchera à montrer les « fêlures holmésiennes » par des expressions ou des gestes, qui trahissent, la sensibilité refoulée du détective, son émotion à la musique ou au désarroi de ses des clients.

 

Le titre original de l'aventure (The Solitary Cyclist) nous laisse perplexe quant à savoir si « The » concerne « la » cycliste Violet Smith ou « le » cycliste Carruthers... L'opinion générale penche plutôt pour le masculin.

 

Cet épisode est le premier tourné par Granada et renouvelle totalement le genre. L'histoire privilégie l'action plutôt que la déduction holmésienne pure.

 

Mais l'épisode présente des passages comiques, lorsque Watson est chargé d'une mission de renseignements et s'en tire bien mal aux yeux de Holmes. Lui-même se rend sur place et on constater alors que le fameux détective est aussi capable d’action !

 

Nous assistons à un combat de boxe à mains nues entre le gentleman Holmes et l'infâme Woodley (donc moquerie à l'égard de la boxe qui n'est possible que si l'adversaire respecte les règles). Jeremy assura la chorégraphie des pas de danse, prouvant son sens de l'humour et de la dérision. La scène est cocasse et drôle sous les « ohh » et « ahh » de l'auditoire. Les applaudissements à la fin du spectacle sont une idée du réalisateur. Au final Sherlock Holmes en revient amoché, mais non pas peu fier de sa prestation.

 

Nous retrouvons toujours l'humour dans l'expérience ratée de chimie qui manque d'asphyxier nos deux héros et la plupart des dialogues, en particuliers celui très fleuri entre Holmes et Woodley et les échanges mordants entre Holmes et Watson.

 

Mon avis : Holmes est excécrable au début de l'affaire, car il a été dérangé, avant de se rendre compte que cela pourrait déboucher sur une bonne affaire. Le voici donc qui envoie Watson en reconnaissance, pour s'appitoyer ensuite sur le fait que son ami n'a pas fait ce qu'il fallait : aller dans un pub pour récolter tous les renseignements !!

A voir : la scène où Holmes/Brett se bat..

 

 


(1-5) Le tordu : The Crooked Man

 

L'histoire :

Une violente altercation éclate entre les époux Barclay, enfermés dans le petit salon. Alertés par des cris, les domestiques découvrent peu après le corps du colonel James  Barclay qui gît dans son sang, auprès de sa femme Nancy, évanouie. Elle devient rapidement la seule suspecte. Mais le major Murphy est convaincu de son innocence et demande à Sherlock Holmes de résoudre cette énigme. Sur place, Holmes trouve bientôt des indices particulièrement mystérieux. A côté du cadavre se trouve une sorte de canne et les empreintes d’un homme infirme accompagné d'un étrange animal. Holmes reconstitue cette soirée où Nancy a rencontré à la mission des œuvres de bienfaisance, son ancien amoureux Henry Wood, perdu de vue depuis plus de trente ans. Holmes et Watson suivent l'individu dans sa cachette. Il leur raconte comment, du temps de l’armée des Indes, il fut trahi et maltraité par son rival James Barclay, au point d'en être resté “tordu” et comment ce soir là, en tentant de protéger Nancy de la fureur de son mari au courant de son retour, celui-ci tomba frappé d'apoplexie.

 

Mon avis : Une histoire d'amour qui vire au drame, un homme amoureux et jaloux qui expédie son rival dans les bras de la mort... Un Holmes/Brett peu enclin à aller enquêter car il n'aime pas l'armée. Une pièce close, fermée de partout et deux corps.

La solution de l'énigme sera révélée par le coupable lui-même à la fin de l'histoire. Ce coupable est aussi une victime, qui n'inspire que la compassion. Dans la scène pénible des aveux d'Henry Wood, Holmes et Watson deviendront les témoins, muets devant l'horreur du récit et on ressentira en même temps que eux l'émotion et le malaise qu'ils éprouvent.

 

 

 

(1-6) Le ruban moucheté : The Speckled Band

 

L'histoire :

Une jeune femme terrorisée Miss Helen Stoner vient solliciter l’aide de Sherlock Holmes. Depuis quelques temps, elle se rend compte que les mêmes faits étranges ayant précédé la mort de sa sœur, sont en train de se reproduire à son égard. Il y a deux ans, son aînée de sept ans Julia sur le point de se marier, est morte mystérieusement, en s'effondrant devant sa chambre hermétiquement close et divagant à propos d'un "ruban moucheté". Son beau-père Grimesby Roylott, médecin en Inde chassé à cause de sa violence et dont elle-même subit les sévices, semble menaçant, depuis leur retour en Angleterre et la mort de sa femme. Il fréquente une bande de gitans et possède des animaux sauvages qui errent la nuit tombée en liberté dans le parc. Au moment où Helen doit prochainement se marier, son beau-père a prétexté des travaux dans sa chambre pour l’obliger à dormir dans celle de Julia. La  nuit, Helen y a entendu les mêmes étranges sifflements dont lui avait parlé sa sœur. Holmes décide de se rendre au manoir de Stoke Moran et s’introduit dans la chambre où a eu lieu le drame, située à côté de celle du médecin. En l'examinant, il remarque une minuscule bouche d'aération, un lit scellé et un cordon de sonnette qui ne sonne pas... Il décide de passer la nuit sur place avec Watson. Quel sorte de dangers vont-ils devoir affronter?

Mon avis : Encore un épisode réussi. Quoique, depuis que j'ai lu une fic intitulée "le ruban moucheté, la véritable version", je ne regarde plus l'épisode de la même manière.

 

Le Ruban moucheté est généralement considéré comme l'une des nouvelles les plus populaires de Conan Doyle. Bien loin des moments comiques des premières histoires, cet épisode est presque oppressant.

L'histoire canonique fait, elle aussi, partie de mes préférées car elle est sombre, violente, mettant au grand jour la noirceur d'un médecin qui, quand il utilise son art pour faire le mal fait de terribles dégâts.

Dans l'épisode, chaque détail à son importance. Le spectateur comprend vite qu'il s'agit d'une intrigue dramatique car dès le début, Holmes pressent qu'un réel danger de mort pèse sur la jeune fille venue le consulter.

 

 

(1-7) L'escarboucle bleue : The Blue Carbuncle

 

L'histoire :

La veille de Noël, Sherlock Holmes est réveillé par Peterson, un commissionaire qui lui confie une oie et un chapeau melon cabossé, ramassés sur le lieu d'une altercation entre ivrognes dans les rues de Londres. Holmes lui offre l’oie et garde le chapeau melon. En l’examinant, il en déduit une multitude de détails qui stupéfient Watson. Peu après, Peterson revient bouleversé. Son épouse vient de  trouver une  pierre bleue scintillante dans le jabot du volatile. Holmes réalise qu’il s’agit de l’Escarboucle bleue, pierre précieuse de valeur inestimable, qui vient d’être dérobée à la comtesse Morcar, à l’Hôtel Cosmopolitan. La police a déjà un coupable désigné : le plombier John Homer, déjà condamné par le passé mais qui jure de s'être amendé et clame son innocence. Holmes retrouve le propripétaire du chapeau melon, Mr. Henry Baker. Ce dernier se révèle totalement étranger à l’affaire. Il remonte la piste de l’oie et tombe ainsi sur le véritable voleur au marché de Covent Garden. John Horner, valet au service de la comtesse, s'effondre et avoue à Holmes comment, après avoir compromis un innocent, il a caché la pierre en la faisant avaler à une oie qu'il a ensuite confondue avec une autre ! Après réflexion, Holmes libère Baker, l'accusation contre Horner étant levée et le voleur s'étant repenti. Par son geste de clémence, Holmes espère que l'homme se remettra dans le droit chemin.

 

Ce qu'il faut savoir :

 

Dans cet épisode on pénètre dans la vie quotidienne de nos héros avec force de détails. Cette volonté de recréer l'intimité en dehors de l'enquête, donne plus de crédibilité aux histoires et rend les personnages plus attachants.

 

On voit Holmes dans son lit, alangui en chemise de nuit sur le sofa. Certaines de ses manies et de sa nature nous sont révélées.

 

Une fois encore, Holmes se substitue à la loi et rend son propre verdict. Il estime n'être pas chargé par la police de suppléer à ses déficiences. Il espère peut-être sauver l'âme de Ryder, qui ne se risquera plus à être malhonnête, alors qu'en prison, il deviendrait un gibier de potence. Et Noël est propice au pardon.

 

Jeremy, dans cet épisode contribua fortement au tournage de la scène de la première cigarette au saut du lit.

 

Holmes tiré de son sommeil par Peterson, se précipite dans le salon pour trouver une alumette, sa chemise de nuit entrouverte lui battant les jambes.

 

Heureusement Jeremy n'essaya jamais de montrer Holmes fumant sa première pipe, qui était composée des vieux restes de tabac froid récupérés dans les pipes fumées la veille, rangées dans son ratelier près de la cheminée. Peu ragoutant.

 

Cet épisode très réussi nous offre l'une des plus belles leçons de déduction de Holmes, lorsqu'il examine le chapeau d'Henry Baker.

 

A partir d'un vieux melon cabossé, il fait une description détaillée de son propriétaire, son aspect physique, son caractère, ses manies, son mode de vie. Devant un Watson d'abord moqueur, puis confondu et enfin sidéré, le détective fait la preuve de son raisonnement infaillible.

 

Tous les details sont ensuite corroborés par Henry Baker lui-même. Néanmois le docteur ne s'avoue pas si facilement vaincu.

 

Il doute que Holmes puisse toujours avoir raison, en particulier au sujet du gaz. Dans une ultime tentative, Watson tente de piéger son ami, mais une fois de plus Holmes avait raison...

 

Cette petite compétition intellectuelle est très amusante. Les dialogues incisifs et percutants. Watson apparait comme un homme intelligent, fier et résolu, qui finalement éprouve une réelle admiration pour son ami.

 

Dernière touche d'humour à la fin, quand Watson s'exaspère du violon de Holmes.

 

Mon avis : Superbe ! Déjà dans le canon, l'histoire était géniale, mais en version télé, c'est encore mieux.

 

Madame Hudson qui réveille Holmes et celui-ci qui court partout après sa première cigarette... en robe de chambre. C'est Brett qui avait eu l'idée de cette scène. Etant lui-même un fumeur invétéré, il se doutait que pour Holmes, le matin, c'était comme pour les autres fumeurs.

 

Mention à Watson qui se fiche de Holmes et de ses déductions autour du chapeau. Mais Holmes avait raison...

 

 

 

SERIE 2 - 1985

(1-8) Les hêtres rouges : The Copper Beeches

 

L'histoire :

Sherlock Holmes broie du noir en fumant sa pipe. Il se lamente sur la déchéance de son art qui a atteint le "point zéro" avec cette demande de conseil pour un emploi qu'il vient de recevoir... Cependant il daigne écouter Miss Violet Hunter, et finalement son récit commence à  l'intriguer. La jeune femme lui confie son étonnement et son inquiétude, à propos du poste de gouvernante qu'Edward Rucastle lui propose aux Hêtres-Rouges, sa propriété proche de Winchester. Son employeur lui offre des gages très élevés en échange d'exigences bien particulières. Elle devra porter certaines robes choisies par lui, s’asseoir à une place précise et surtout couper sa magnifique chevelure, condition sine qua non pour obtenir la place. Se refusant tout d'abord à sacrifier ses longs cheveux roux, la jeune femme finit par s'y résoudre et est engagée. Holmes décide de rester vigilent. Les exigences de Mr. Rucastle ne relèvent pas de la simple manie, elles cachent quelque chose de beaucoup plus inquiétant. Peu de temps après, un message alarmant de Violet parvient à Baker Street.
Une succession d'évènements étranges lui mettent les nerfs à vif. Ses employeurs lui demandent des choses de plus en plus saugrenues et elle a remarqué un homme barbu les espionner depuis les grilles du manoir. Holmes pressent un danger imminent et se précipite aux Hêtres-Rouges aidé de son fidèle Watson. Quel secret cache Edward Rucastle? Arriveront -ils à temps pour éviter un drame?

 

 

Mon avis : Holmes râle sec car une jeune fille lui demande, par courrier, si elle doit accepter ou non un emploi..."Ce n'est pas une place dont je rêverais pour ma propre soeur, si j'en avais une".

C'est dans cet épisode qu'il avouera à Watson que la vue des charmantes petites maisons  le remplit d'horreur car elles sont si isolées que si un crime s'y déroulerait, il aurait des chances de rester impuni. A Londres, on entend la moindre plainte et on sait ce qu'il se passe, pas dans les campagnes où les maisons sont retirées...

L'atmosphère se détend à la fin avec un clin d'oeil plein d'humour (nous avions eu droit, en entrée, à Holmes qui râlait aussi sur la manière de faire les compte-rendus de Watson). Watson lit à Holmes le compte-rendu de l'affaire avec beaucoup d'emphase et de fierté. Il attend ensuite le verdict et Holmes le complmente. Puis, le détective se tourne vers la caméra pour que l'on soit les complices de son sourire narquois. Sacré Holmes !

 

Un bon épisode, même si les producteurs furent plus gentil avec monsieur Rucastle qui se fait moins molester par son chien que dans le canon.

 

 

(1-9) L'interprète grec : The Greek Interpreter

 

L'histoire :

Pour la première fois, le docteur Watson entend Sherlock Holmes évoquer sa famille et lui révéler l’existence de son frère de 7 ans son aîné, Mycroft. Ce dernier plus habile que lui, mais moins doué d'énergie, les invite au Club Diogène pour leur soumettre l'affaire étrange d'un interprète grec. M. Melas a été engagé par un certain Harold Latimer pour servir d'interprète entre un Grec et deux Anglais qui les retiennent, lui et sa sœur contre leur volonté. Conduit de force, les yeux bandés dans un lieu secret, il a été témoin des sévices infligés au Grec, qui par son refus obstiné de signer un document met sa vie en danger. Holmes découvre que cette affaire est liée à l'enlèvement de Paul Kratides, par deux malfrats, Latimer et Kemp. Ils veulent contraindre Kratides à marier sa soeur Sofia, qui a été séduite, à Latimer et transférer sa fortune dont il est le curateur. Mycroft ayant appris grâce à une annonce où se trouve la maison des ravisseurs, Holmes y pénètre et sauve in extremis l'interprète d'une asphyxie, tandis que Kratides est mort. Les deux kidnappeurs se sont envolés avec la jeune femme. Holmes, bien décidé à arrêter le trio en partance pour la Grèce, monte dans le même train...

Ce qu'il faut savoir :

 

Dans ce film, malgré la tension dramatique, il y a maintes touches d'humour. Les rapports entre les deux frères offrent des moments très amusants. Nous assistons à la première apparition de Mycroft Holmes.

 

Charles Gray avait déjà interprété ce rôle en 1976 dans le film « La solution à 7% » tiré du roman de Nicholas Meyer.

 

Une touche d'humour, quand nous voyons Holmes, Watson et Mycroft assis dans le train à la poursuite des deux bandits, le détective tire machinalement des bouffées de sa cigarette, dont la fumée enveloppe son visage, devant une pancarte stipulant que « Fumer est strictement interdit dans ce compartiment »…!

 

La dernière scène sur le quai de gare est splendide. Une station de chemin de fer, la nuit. Holmes fait soudainement volte face de manière dramatique, comme seul Jeremy pouvait le faire, et s'éloigne seul. Canne à l'épaule, dans toute sa flamboyante évanescence, il disparaît peu à peu dans la brume...

 

Où va-t-il ainsi ? Et où peut-il aller ? Nulle part, car la scène est complètement illogique. Dans cette direction, radicalement opposée à la sortie, il n'a aucune chance de trouver une issue.

 

Mon avis : magnifique la partie de déduction entre les frères Holmes, du haut de leur escabelle. Charles Gray (Mycroft Holmes) nous joue un Holmes très taquin, charmant et qui n'hésite pas à pointer un révolver sur un des malfrats.

 

 

Holmes fume dans un compartiment "Smoking is strictly prohibited in this compartment" et à la fin, il s'en va dans la brume qui a envahit les quais.

 

 

 

(1-10) L'entrepreneur de Norwood : The Norwood Builder

 

L'histoire :

Un jeune avoué dans tous ses états, M. John Hector McFarlane, vient solliciter l'aide urgente de Sherlock Holmes. Sur le point d'être arrêté par l'inspecteur Lestrade, il se dit faussement accusé du meurtre de Jonas Oldacre, entrepreneur célibataire et retraité, qui voulait faire de lui l’unique héritier de sa fortune. A la suite d'une soirée prévue pour mettre la dernière main à cet étrange testament, un incendie a ravagé un dépôt de bois, derrière sa maison de Norwood. Oldacre a disparu et la police a découvert dans le brasier, des restes humains calcinés qui pourraient être les siens. Le jeune homme qui vient de découvrir la terrible accusation dans la presse, n'a que quelques instants pour se confier à Sherlock Holmes, avant d'être arrêté. Un coffre ouvert, une lourde canne à pommeau oubliée sur place, le témoignage accablant de la gouvernante, l'empreinte sanglante d'un pouce. Tout semble incriminer l'infortuné McFarlane. Mais Holmes, par une étude rigoureuse des faits et des lieux, révèle le plan diabolique de l'entrepreneur à la générosité suspecte. Ancien fiancé éconduit de la mère de McFarlane, Oldacre éprouvait d'importantes difficultés financières et réalisait à la fois une vengeance personnelle. Sherlock Holmes devra se déguiser en clochard et enfumer le coupable, pour révéler la sordide machination...

Ce qu'il faut savoir :

 

Nous faisons connaissance de l'Inspecteur George Lestrade de Scotland Yard – excellent Colin Jeavons qui donne une vraie consistance à son personnage. Décrit comme « un petit homme à l'oeil noir, avec une face de rat au teint plombé... à la mine chafouine » Lestrade possède un peu plus de facultés que son alter ego littéraire, policier falot « dénué de raison, manquant d'imagination et de bon sens ». Moins caricatural, il n'en reste pas moins tatillon et procédurier, vaniteux et de naïf. Mais finalement sympathique.

 

La rivalité qui l'oppose toujours à Holmes est teintée d'admiration et de respect. Aspects qui prendront encore plus d'importance plus loin dans la série.

 

Le script de cet épisode présente des modifications par rapport au texte de Conan Doyle. Watson tient une place plus importante et se montre un allié sûr et efficace. Il accompagne Holmes à Norwood et s'occupe de vérifier la comptabilité d'Oldcracre, où il trouve des lacunes révélatrices.

 

Les scénaristes lui ont également écrit deux scènes importantes dans le developpement de son personnage : celle où il explique le raisonnement de Holmes à McFarlane et celle du petit déjeuner où il tente de remonter le moral de son ami.

 

Watson descend au matin et découvre un tableau pitoyable : dans la pièce en désordre, Holmes prostré, les yeux fixes, le visage défait après une nuit d'insomnie.

 

On découvre l'autre aspect du grand détective. Un Holmes complexe et vulnérable, qui se sentant impuissant face à l'évolution de la situation, sombre dans la dépression et la léthargie. 

 

Grâce au docteur, qui sait comment faire, Holmes reprend confiance en lui et avoue à quel point il a besoin de son soutien moral.

 

Pour Jeremy, l'amitié entre les deux hommes était essentielle et la scène montre que Holmes a davantage besoin de Watson, que Watson n'a besoin de lui.

 

Le détective serait perdu sans son ami, "sans Watson Sherlock Holmes aurait pû devenir cocaïnomane depuis longtemps". Ce n'est plus une machine à raisonner, mais un être sensible, terriblement humain et faillible.

 

 

 

Mon avis : Un brillant épisode ou Brett se déguise en clochard. Sans artifices, ayant juste laissé tomber ses cheveux sur son front et passé du noir sur la figure.


 

 

(1-11) Le pensionnaire en traitement : The Resident Patient

 

L'histoire :

Le docteur Percy Trevelyan rend visite à Sherlock Holmes pour lui exposer sa bien curieuse situation. Jeune médecin plein d'avenir mais sans un sou, il a saisi l’offre de Blessington de financer son cabinet dans le quartier cossu de Brook Street et de s'établir chez lui en tant que pensionnaire en traitement, en lui versant les trois quarts de ses honoraires. Pendant deux ans, les affaires prospèrent et l'arrangement se passe au mieux. Mais depuis l'étrange visite d'un comte russe et de son fils en consultation, Blessington semble en proie à un état de très grande agitation. Il prétend que pendant que l'un se faisait examiner, l'autre aurait pénétré dans sa chambre. Depuis il parle de "frayeurs mortelles" et son comportement est devenu anormal. Holmes accepte de rendre visite à Blessington, mais le soupçonne de cacher la vérité. Or, le lendemain, Blessington est trouvé mort. Il semble s'être suicidé par pendaison. Holmes parviendra à remonter la piste d'un passé criminel et d’un cambriolage, quand Blessington s’appelait encore Sutton...

 

Anecdotes :

Jeremy Brett était particulièrement fier de la scène où il examine la chambre du malade, relevant tous les indices sans dire un mot. Pour la jouer, il se référa à une fameuse séquence du film français de 1955, du "Rififi chez les hommes" de Jules Dassin.

Mais ce silence est meublé par l'activité intense de Sherlock Holmes, sous le regard de trois paires d'yeux attentifs. Cette séquence, tournée à l'initiative de Jeremy est très représentative de l'essence même de l'investigation du détective sur la scène du crime. Elle est d'ailleurs à l'identique de la description faite par Conan Doyle dans la nouvelle. Holmes s'accroupit, inspecte la moindre encoignure, gratte la poussière, collecte fibres et cendres de cigarettes, puis les place soigneusement dans de petites enveloppes pour analyse. Tous les passages où Conan Doyle décrit la façon de procéder de son détective, sont réunis ici et Jeremy le savait. 

 


L'épisode commence chez le barbier et non pas dans l'habituel salon du 221b où Holmes reçoit son futur client. Dès la première scène l'humour est présent. On assiste à une séance de déduction, cette fois de la part de Watson, sûr de son fait et qui veut se montrer à la hauteur de son ami. Sa logique s'avère parfaitement… fausse.

 

On retrouve ces clins d'oeil d'humour tout au long de l'épisode, propre à la série et au duo Holmes /Watson. Ils rivalisent de bons mots, s'amusent à faire des déductions à deux voix, en observant bras dessus bras dessous, la voiture de leur client. Mais l'intrigue est toujours présente.

 

 


Mon avis : Holmes qui court partout à la recherche d'indices et une scène d'anthologie : celle où il retourne tout l'appartement dans le but de retrouver un dossier. Watson entre, admire le champ de bataille et demande à Holmes la date du dossier. Tranquillement, il sort le dossier et ensuite les feuilles que Holmes cherchait, sans faire le moindre désordre.

 

La tête de madame Hudson en découvrant l'ampleur de la tornade...

 

 

(1-12) La ligue des rouquins : The Red-Headed League

 

L'histoire :

Une annonce de la Ligue des Rouquins parue dans la presse, retient l’intérêt de Jabez Wilson, qui a une boutique de prêts sur gages dans la City. Son commis lui a signalé que cette Fondation cherchait à embaucher un homme roux, pour un très haut salaire de 4 livres par semaine. Malgré la file des postulants, Wilson est tout de suite retenu pour sa perfection capillaire. Son travail purement nominal consiste à recopier l’intégralité de l’Encyclopedia Britannica à raison de quatre heures par jour, tous les jours sans exception et sans quitter son poste de la journée. Mais deux mois plus tard, Jabez Wilson trouve porte close en allant à son bureau. Son employeur s'est volatilisé et la mystérieuse Ligue semble n'avoir jamais existé. Il vient se plaindre à Sherlock Holmes d'avoir perdu son emploi, mais le détective soupçonne une affaire beaucoup plus complexe. Holmes trouve bien curieux que le commis de Wilson n'accepte qu'un demi-salaire. Il le démasque bien vite, et recconnaît John Clay, un escroc notoire. Holmes réalise qu'il a mis le doigt sur une machination diabolique d'envergure, dont son ennemi juré le professeur Moriarty est probablement l'instigateur. Il comprend qu'un extraordinaire cambriolage à la City and Suburban Bank va avoir lieu. Parviendra t il à l’empêcher ?

 

Anecdotes :

L’épisode nous donne enfin l'occasion de découvrir la physionomie du professeur Moriarty. En effet qui d'autre peut se cacher derrière une machination si diaboliquement élaborée. Eric Porter fait une apparition inattendue et non canonique C'est une idée des scénaristes qui regrettaient qu'un méchant de cette envergure n'apparaisse qu'une fois. Le premier tête à tête avec Sherlock Holmes aura lieu dans l'épisode suivant : Le dernier problème, ce qui est une formidable transition. Car son esprit vengeur et maléfique n'augure rien de bon pour la suite des évènements...

 

Mon avis : Holmes qui saute au dessus du canapé pour aller récupérer Watson qui s'en allait pour ne pas le déranger avec son client, Holmes et Watson qui ont un fou rire en écoutant le récit pour le moins burlesque de Jabez Wilson. Sherlock Holmes tente de se contenir, mais est vite contaminé par l'hilarité de Watson renversé de rire dans son fauteuil. C'est la seule séquence où l'on verra le détective s'exclaffer franchement. Il sort enfin de sa réserve habituelle ou de son demi sourire-éclair façon brettienne. Par contre, il n'aime pas que Wilson lui fasse remarquer que une fois sa déduction expliquée, elle paraît si enfantine.


Autre scène d'anthologie :

D'humeur loquace, Sherlock Holmes badine avec Watson en rentrant au 221b et nous offre son instant littéraire et philosophique :

- Watson : "Holmes, vous êtes un bienfaiteur de l'Humanité"

- Holmes : "Peut-être, après tout, cela sert-il à quelque chose. « L’homme n’est rien ; c’est l’oeuvre qui est tout », comme Flaubert l’écrivait à George Sand."

 

Pour entendre Jeremy Brett dire cette phrase en français, cliquez ICI.

 


(1-13) Le dernier problème : The Final Problem

 

L'histoire :

Au printemps 1891, Watson rentre à Baker Street pour retrouver Sherlock Holmes qui vient de passer quatre mois sur le continent. Le détective fait une entrée surprenante par la fenêtre et lui raconte comment il vient de réchapper à une série de tentatives de meurtre, commanditée par le professeur James Moriarty. Engagé par le gouvernement français pour retrouver la Joconde, dérobée au Musée du Louvre, Holmes vient de retrouver le chef d'œuvre et de démanteler le trafic de faux tableaux, orchestré par Moriarty. Dès lors, le détective est devenu une entrave aux agissements et à la propre liberté de ce criminel génial et machiavélique, surnommé "Le Napoléon du crime". Pour la première fois, Moriarty a donc décidé de s'expliquer en face à face et se rend en personne, à Baker Street. L'entretien est tendu. Chacun campe sur ses positions et tout compromis est impossible. En partant, Moriarty promet à Holmes une inévitable destruction. Le détective demande à Watson de l'accompagner en Europe jusqu'au démantèlement de l'organisation, puis repart secrètement comme il était venu. Après de nombreuses péripéties, les deux amis atteignent Meiringen, en Suisse. Mais le danger menace toujours et Moriarty veille. Par une ruse, Watson est prié de revenir d'urgence à l’hôtel, laissant Holmes seul, face à son destin. En haut des chutes vertigineuses de Reichenbach, cadre grandiose et terrifiant, propice à une fin dramatique, Holmes et Moriarty s’empoignent dans un corps à corps et basculent ensemble au fond du gouffre, ce 4 mai 1891. Watson ne retrouve sur place que l’alpenstock de Holmes et son message rédigé à la hâte. De retour à Londres, seul et accablé, il rédige ses dernières lignes sur la fin tragique de son ami.

 

 

Un héros fort encombrant pour Doyle :

Malgré le succès foudroyant des « Aventures de Sherlock Holmes », Conan Doyle qui avait abandonné la médecine pour se consacrer entièrement à l'écriture, souhaitait que son nom demeure associé à des oeuvres plus sérieuses et littéraires. Il avait prévenu sa mère qu'il envisageait de tuer Holmes dans la sixième aventure. Mme Doyle se mit alors en peine de lui trouver des intrigues et proposa notamment les Hêtres-Rouges. Grâce à ses supplications, Sherlock Holmes obtint un sursis. Enfin son créateur jugea qu'il l’accaparait trop et lui faisait perdre son temps à inventer ses histoires. Il décida de le faire disparaître dramatiquement ...

 

Un épisode mythique !

« Le Dernier problème » est une histoire très particulière pour les holmésiens car elle raconte la mythique confrontation entre Holmes et Moriarty - la première dans le Canon - et la disparition du détective aux chutes de Reichenbach. Son originalité tient aussi au fait qu'il n'y a pas l'enquête habituelle d'un client qui propose une affaire ou un crime mystérieux à résoudre, mais bel et bien Holmes qui tente d'échapper à sa propre destruction. C'est une sorte de course poursuite entre les deux ennemis mortels, proie et prédateur étant d'égale stature.

 


John Hawkesworth a eu l'idée de l'enquête parisienne, qui n'existe pas dans la nouvelle, et d'imputer à Moriarty le vol de la Mona Lisa. Ce sénario accrédite la machination diabolique et la puissance criminelle dont est capable Moriarty ainsi que sa détermination à éliminer Holmes. On y voit ce dernier décoré de la légion d'Honneur. Le détective a bel et bien reçut cette décoration, mais 3 ans plus tard en 1894, pour l'arrestation d'Huret. Dix ans après le tournage de cette scène, l'Etat français accepta la demande de la Société Sherlock Holmes de France de remettre la Légion d'Honneur à Jeremy Brett.

 

 

Clins d'oeil :

Dans l'imagerie populaire, Sherlock Holmes est toujours représenté avec un deerstalker (la fameuse casquette de chasse à double visière) et une lourde pipe recourbée appelée calebasse (Calabash).

Contrairement à la représentation mythique, Conan Doyle ne fait jamais mention de cette pipe dans ses écrits. Jeremy qui a toujours eu la volonté de rester le plus fidèle possible à l'oeuvre originale, a dérogé à cette règle et a choisi de fumer la Calabash dans les montagnes suisses. Alors qu'il savait très bien qu'à la date du roman en 1891, la pipe n'était pas encore introduite en Angleterre elle le fut à partir de 1900 par les militaires revenant de la guerre des Boers en Afrique du Sud. Par contre Jeremy qui détestait porter le deerstalker, lui a préféré quelquefois un feutre dans l'épisode.

 

Mon avis : La fameuse "fin" de Holmes programmée par son auteur... Episode assez intense de par la traque de Holmes, qui parfois, fait plus rire que peur. Malgré tout, on a beau savoir qu'il n'y tombera pas, on ne peut s'empêcher de frissoner et d'avoir une pincée au coeur en écoutant Watson commencer à lire la lettre, la voix de Holmes venant ensuite de superposer. Son ami est mort et il s'en veut...

La fin aussi de l'ère David Burke/Watson avant de faire place à celle de Edward Hardwick.